•  « Aucun de mes voyages n'est programmé à l'avance, c'est sur un coup de tête, vous connaissez cette envie de prendre son sac et partir ? Eh bien c'est ça.

    Entre amis, entre amoureux…Durant le voyage en Auto-stop, les péripéties, intempéries, et obstacles nous permettent de mieux connaitre les personnes qui nous accompagnent, ça peut soit être l'un des meilleurs voyages jamais vécus avec un esprit de groupe inébranlable, et une légèreté de vivre inestimable, soit tous simplement être un cauchemar dès les premiers moments.

    Le voyage qui m’a jusque-là le plus marqué, c'est Marrakech - Dakar en passant par la Mauritanie. Un voyage que j'ai fait seul et ou j'ai appris énormément de choses sur moi-même. Après la projection de mon film de fin d'études, qui a été à mes yeux un échec absolu, je me suis sentis étouffé dans la salle de cinéma, je suis sortis sans voir les travaux de mes camarades, je suis allez chez moi, pris mon sac toujours prêt, direction Rabat pour le visa MAUR puis Casablanca pour les vaccins, et l'aventure commence.

    Durant ce voyage, j'ai fait la rencontre de multitudes de gens qui m'ont soit hébergé, transporté, ravitaillé, ou tout simplement encouragé.

    Je n'oublierais jamais:

    La réaction de ma mère en lui disant, ''Maman je vais au Sénégal'' ''Quand?'' ''Maintenant''

    Les 300 Km dans le porte-bagages d'un bus de voyageurs pour Dakhla-Maroc.

    Cette fille Maur toute voilée qui sort sa tête de la voiture et me fait un clin d'œil.

    Ce militaire Sénégalais qui me sauve d’une mauvaise rencontre, qui me propose à boire et qui m'emmène dans son village natal.

    Ce Marabout petit-fils de Saint-Touba, avec lequel la discussion a durée plus de 8h sans arrêt.

    Ce petit garçon sénégalais, qui m'offre une bouteille de coca en plein milieu de nulle part.

    Cette femme qui me propose de marier sa petite fille de 10 ans, (ça a fini en friandises).

    Ibrahima, travailleur guinéen dans le marché de Plateau- Dakar, qui me fait des dreadlocks, dans cette usine d'ananas.

    Ahmed chauffeur de remorque transportant les oignions, qui me ramène de Dakar à Laayoun au Maroc.

     

     

     

    Mohamed chauffeur de Taxi entre Meknes et Ouazzan

    Mohamed chauffeur de Taxi entre Meknes et Ouazzan

    Nous étions un couple et avions pour but Marrakech - Ketama en auto-stop avant la tombée de la nuit, sauf qu'on s'est mis la barre trop haut. La nuit tombe et nous sommes a environ 200km de Ketama, on est en pleine ville donc pas moyen de camper ; à la station de taxis plus aucun taxi ne va à Ketama. C'est là qu'on voit Mohamed, seul dans son taxi fumant, il accepte de nous emmener jusqu'au Ouazzan à environ 100km de notre destination ; on ne discute pas en route, nous avons appris à faire connaissance en route et nous nous sommes fait arrêter par des gendarmes qui font les grincheux en premier lieu puis nous souhaitent un bon séjour entre amoureux.

    Une fois à Ouazzan, sans nous demander, il nous emmène à un restaurant, nous paye un repas, puis nous emmène chez lui, tout à notre joie.

    Le lendemain matin, après un petit déjeuné à base d'olives, d'huile d'olives et de thé à la menthe, Mohamed nous invite à découvrir Ouazzan d'une vue imprenable, c'est là où je l'ai pris en photo avec son taxi.

     

    Laazayeb- Ketama - Maroc

     

    Laazayeb- Ketama - Maroc

    The Holly Land, la capitale internationale du haschisch, le temps d'un week-end chez un agriculteur de cannabis, nous avons découvert la plante et les techniques d'extraction. Malgré la renommée mondiale de cette matière, les agriculteurs et familles de la région restent des gens très simples et en majorité pauvres.

     

     

    La vallée du paradis

    La vallée du paradis

    Dans la région de Souss Massa prêt d'Agadir se trouve ce site auparavant méconnu, mais qui devient maintenant de plus en plus connu. C'est une immense vallée, lieu découvert par deux voyageurs allemand dans les années 80.

    C'est l'un de mes lieux favoris, c'est un endroit idéal pour camper et randonner. On se retrouve entouré par les montagnes du moyen-atlas qui forment une majestueuse forteresse. Bassins, sources d'eau et forêts y sont en abondance. De même, on y retrouve une multitude d’espèces animales et végétales. Qu'est ce qu'on ne ferait pas pour se donner du bon temps loin du bourdonnement des villes !

    Un vrai paradis sur terre !

     

    Ville de Touba

     

    Ville de Touba

    Il s’agit de la ville sainte au Sénégal pour les Bay-Fall, ceci est la grande mosquée de la ville (toujours en construction) en l'honneur de Serigne-Touba, prophète musulman qui d'après les croyances est venu achever ce qu'a commencé Mohamed (prophète de l'islam) et du même ordre chasser le colon, ce personnage est vénéré par les Bay-Fall au Sénégal comme dans d'autre pays de l'Afrique sub-saharienne.

    Serigne-Touba a interprété le Coran sous forme de poèmes (Kasaid) on dit qu'il lui a fallu neuf tonne de papier pour achever son œuvre.

    Il y a aussi une série de miracles qui courent à son compte, comme sa prière sur l'eau, et ses apparitions et disparitions soudaines.

    J'ai passé deux jours chez l'un de ses petit-fils ''Sirin M'baké'' qui exerce le métier de ''SAINT'', ce qui m'as beaucoup choqué c'est le lux ou vivait cette personne, toutes ses femmes et ses enfant qui ne sont là que pour le servir, et le contraste immense avec le quartier pauvre où se situe sa demeure, les gens viennent se recueillir se confesser ou bénir leurs biens chez lui, tout ça en contrepartie d'enveloppes d'argent.

    PS: Il est strictement interdit de boire ou de fumer dans la ville.

     

    Eyes Wide Open

     

    Transport en commun de Plateau à Dakar

    Après une longue matinée dans le centre artisanal de Plateau, je prends le transport populaire, muni de tous les cadeaux que j'ai dénichés. Je repars à Ouakam, le quartier artistique de Dakar, soirées à mot de passe, et rencontres d'intellectuelles venu de tous les horizons.

    Les photos à côté du conducteur sont celles de Saint Touba et de ses fils…

     

    Statut de la libération

     

    Statut de la libération, L'ile de Gorée ou l'ile des esprits (Sénégal)

    Sur cette île et plus précisément dans la maison des esclaves, des milliers d'hommes, femmes et enfants, ont été captivés et ''triés'' en fonction de leur musculature, leur âge, etc… pour finalement être emmenés en bateau enchaînés deux par deux vers l'Amérique, pour la culture du maïs, du café et du coton.

    La maison des esclaves est maintenant un lieu touristique, mais on y ressent toute cette énergie, et ce passé pesant.

     

     

    ''Inscription sur la statut''

    Celui qui vous a dit 'Gorée est une île'

    Celui- là a menti

    Cette île n'est pas une île

    Elle est continent de l'esprit

     

    Jean-Louis Roy. Ecrivain et poète canadien

     

    Haitam ALAOUI

    http://haitax.tumblr.com


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  • Amateurs d'Art, l'exposition vous permettra d'apprendre à connaitre des artistes contemporains peu connus et venant tout droit du Maroc. Photographies, peintures, œuvres abstraites... Il y a à peu près 5 thèmes répartis sur plusieurs salles, traitant de différentes questions tel que la tradition, la condition de la femme, la religion, la violence... Les œuvres y sont nombreuses et diversifiées. En voici trois qui résument l'exposition en quelques lignes.    

     

    L'exposition en trois œuvres: 

     

    Le niveau +2   est celui de La Réinvention. On y trouve des œuvres modernes et traditionnelles à la fois. 
     Farid Belkahia travaille sur des peaux d'agneaux qu'il taille et décore avec des tatouages.
     

    "Le Maroc contemporain" jusqu'au 25 janvier 2015 à  l'Institut du monde arabe.


    Farid Belkahia, Main, pigments naturels sur peau. 

    "Années 60. L'abstraction, qui respecte si bien la convention religieuse de non-représentation de la figure humaine, domine l'art contemporain au Maroc. Très vite pourtant, les artistes s'interrogent: Comment rendre la réalité dans un cadre aussi étroit, à l'intérieur de ces lignes droites et de ces angles? En la subvertissant, en lui inoculant un peu de la chaleur du désert, de courbes féminines, de signes magiques, porteurs de savoir ancestral. Ce sera la démarche de Farid Belkahia (1934-2014), pour qui la tradition est le futur de l'homme "  Le point. 


     On retrouve donc à cet étage des artistes qui tentent de moderniser la transmission de la tradition et de la culture marocaine au monde entier, des artistes qui se posent la question du renouveau. En effet, comment réinventer le savoir marocain afin de le transmettre à d'autres personnes?  


    Au niveau +1 , le thème est celui de La quête spirituelle.  

    Il ne faut surtout pas rater l'oeuvre de Younès Rahmoun! 
    Devant vous, une petite entrée sombre avec un panneau "enlevez vos chaussures avant d'entrée".
    On s'attend à un lieu saint, tel la salle des prières d'une mosquée. 
     En entrant dans la pièce, vous pousserez sans doute une exclamation d'étonnement. Les suspensions lumineuses font penser à un ciel étoilé et une "musique" résonne dans cette salle, invitant à la méditation, au mysticisme et à l'extase. Vous n'aurez qu'une envie: vous allonger un instant par terre et observer les luminaires au-dessus de votre tête afin de vous laisser porter par le charme de la méditation. 
     



    "Le Maroc contemporain" jusqu'au 25 janvier 2015 à  l'Institut du monde arabe.

     


    Au niveau -2, on y parle de l'égalité des femmes, avec ou sans voile. Beaucoup d'artistes se demandent comment être libre de son corps? Mais également: Peut-on être libre et voilé?  

     La vidéo 2 minutes 45 à Marakech de Nadia Bensallam est troublante.  On la voit entrain de marcher dans une rue de Marrakech, niqab jusqu'aux genoux, talons et sac à main rose, tantôt fumant en pleine rue, tantôt s’arrêtant pour observer les passants.    

    Les réactions ne se font pas attendre et étonnamment, ce sont majoritairement les femmes qui l'insultent, la menacent et vont parfois même jusqu'à lui souhaiter sa mort. 
    Nadia Bensallam provoque afin de parler de la condition de la femme dans la société marocaine mais aussi de " l'hypocrisie autour du port du voile".  

    Les femmes sont donc très présentes dans l'exposition, qu'elles soient artistes ou au cœur d’œuvres.  

     

    Portrait vidéo: Nadia Bensallam - Portrait

    https://www.youtube.com/watch?v=T8_LZjwME80#t=88

      

    En conclusion, l'exposition permet la découverte de contemporains marocains, qui cherchent à revendiquer leur identité culturelle au monde. Les œuvres y sont troublantes, choquantes et souvent empruntes de beauté. On ressent le questionnement des artistes face à des sujets parfois ancrés dans les mœurs comme la tradition et la religion mais également des sujets remis en question depuis les printemps arabes comme la liberté ou l'égalité sexuelles et religieuses. Tout ce questionnement face à une grande évolution politique et sociale rend vivant les œuvres et incitent à la réflexion. 

     

     

    "Le Maroc contemporain" jusqu'au 25 janvier 2015 à  l'Institut du monde arabe.

     

    " L’installation d’une tente sahraouie sur le parvis de l’Institut du monde arabe est l’occasion de rendre hommage au désert marocain et d’en faire un

     

    symbole de cette grande exposition." (source: http://www.imarabe.org/) N'hésitez pas à y passer afin d'y déguster des gâteaux et du thé marocain. Le restaurant propose également du couscous, et vous pourrez vous baladez au fond de la tente pour admirer les différents artisans présents. Vous y trouverez un babouchier, un maroquinier, un bijoutier, un dinandier, un damasquiner et un tourneur sur bois. Les 6 artisans présentent des pièces artisanales tout droit sorties du désert marocain et nous insufflent ainsi un peu de cette chaleur envoûtante par ce froid hivernal.

     

    Tous droits réservés à Manon Marques.


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  • Séance 1 : discussion autour du livre d’Alain Caillé Anti-utilitarisme et paradigme du don. Pour quoi ? (Lormont, Le Bord de l'eau, coll. « La bibliothèque du MAUSS », 2014)

     

     

    Dans son ouvrage Anti-utilitarisme et paradigme du don. Pour quoi ? Alain Caillé part du constat que depuis 1980 les sciences sociales caractérisent l’Homme comme étant avant tout un acteur économique ou en encore un homo economicus. Selon lui en effet, avec le triomphe du modèle capitaliste et de l’économie généralisée, la philosophie utilitariste s’est cristallisée et a acquis un caractère de vérité. Refusant de reconnaître cette primauté, il entend développer une science sociale générale où l’ensemble des disciplines qui la composerait travailleraient de concert. Cette science connaîtrait quatre caractéristiques : empirique, explicative, interprétative et normative. Ce dernier caractère est important, Alain Caillé affirme en effet qu’aucun ethnologue ne peut être parfaitement objectif et donc que son travail poursuit un but qui sort du cadre de l’ethnologie.

     

    Cette science travaillerait en suivant une méthode idéaliste, c’est-à-dire s’inspirant de la notion d’idéal type développée par Weber pour identifier des valeurs, chacune induisant une certaine rationalité. Cependant, à partir d’observations de terrains on constate que ces valeurs sont toujours inégalement suivies. Alain Caillé offre comme exemple celui de la France, « le pays des droits de l’Homme », dont les actions réelles ne traduisent pas le respect de cette maxime.

     

    Le choix de l’étude du don permet, selon Alain Caillé, d’accéder à deux registres de socialité qui eux sont constitutifs de l’Homme.

    Le premier, dicté par le don, reflète un monde de l’interconnaissance dans lequel on retrouve les trois notions liées à ce terme : donner, recevoir, rendre et qui font référence à un mouvement interne et externe aux groupes qui le composent car répondant à une demande. Lorsque les règles organisant ce type de circulations des biens sont suivies, Alain Caillé considère que nous sommes en présence d’un cycle symbolique. Lorsqu’elles ne le sont pas c’est à un cycle diabolique que nous avons affaire qui s’explique ainsi : rompre le cercle symbolique en refusant, volant, gardant ou ignorant un objet est synonyme de conflit dont l’ampleur dépend des acteurs engagés.

    Le second caractérise le fait que toute société, quelles que soient ses valeurs et donc la rationalité qu’elle suit, produit des règles impersonnelles mais cependant compatibles aux premières et c’est là que se situe le paradigme.

     

    De cette manière, le don repose sur une « logique d’inconditionnalité conditionnelle », pour reprendre le terme d’Alain Caillé, qui se décompose en deux instants : un premier d’inconditionnalité durant lequel on respecte la règle, puis un second durant lequel on prend la mesure du fait qui vient de se dérouler. Dans cet ordre il est clair que c’est l’inconscience dans la réalisation automatique du geste qui domine plutôt qu’une forme de rationalité qui s’intéresserait aux conséquences de ce geste. En d’autres termes c’est l’image que l’on offre au monde qui prend le dessus sur nos propres conditions de vie.

    Le don est donc une dynamique qui « entraîne une hiérarchie, fais vivre et tue », entraînant des nécessités et des réciprocités généralisées, dans lequel il faut reconnaître le parallèle avec la notion de système d’échanges généralisés développée par Claude Lévi-Strauss dans Les structures élémentaires de la parenté, signifiant que ce que l’on donne à l’un on le recevra de manière équivalente d’un autre, mais chaque geste entraînant un renouvellement de la position sociale des acteurs engagés, l’ensemble de la société étant donc tenue par une quantité de tensions entre ses membres, le tout faisait émerger une hiérarchie. Et les sociétés entres elles de manière similaire.

    En suivant ce raisonnement on constate que le don participe à un double intérêt : pour soi et pour autrui, les deux étant aussi originels l’un que l’autre. Le don est hybride : à la foi libre et obligatoire.

    Mauss justifiait cela par le besoin de reconnaissance qui serait propre à tout Homme et qui se manifesterait lorsque nous sommes en situation de donateur, mais aussi en tant que participant au domaine de la grâce, ce dernier étant l’idéal représentant la force organisant le fonctionnement du système d’échange. On trouve ainsi un équilibre dans notre manière de donner.

     

     

    Pour conclure, Alain Caillé considère que le don répond aux quatre registres d’existence auxquels nous sommes sujets : le registre individuel, c’est-à-dire l’individu face à lui-même, le registre personnel, constitué des proches, le sentiment d’être membre d’une communauté politico religieuse (ayant une juridiction similaire quelque soit sa nature) et enfin l’individu face à l’humanité. Il permet à l’individu de se situer dans l’univers qu’il conçoit et d’y trouver sa place.

     

    Nicolas Chevalier


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  • Bienvenue sur le blog de l’association des étudiants en ethnologie et anthropologie de Nanterre !

    Suite aux élections administratives, les nouveaux membres du bureau de l’AEEAN ont été élus et de nombreux adhérents nous ont rejoints.

    Je vous invite à nous suivre tout au long de l’année scolaire 2014 – 2015 !

    Beaucoup de projets attrayants en perspectives, stay tuned !

    Nous disposons aussi d’une page Facebook : https://www.facebook.com/pages/AEEAN/829113077122301 

    Notre adresse mail : aeean.paris10@gmail.com 

    Contactez – nous sur cette adresse pour d’éventuels partenariats, questions ou autre :)

    N’oubliez pas qu’il s’agit d’une association libre et qu’il n’est pas nécessaire d’être étudiant en anthropologie pour pouvoir y adhérer. Gardez en tête que c’est nous tous qui faisons vivre l’association, par conséquent, nous accueillerons tous vos projets et vos envies à bras ouverts

     

    "The far side" de Gary Larson, 1984 -- "Un peu d'humour noir sur notre filière si fragile et particulière" Iris Lecerf 

     "The far side" de Gary Larson, 1984

    "Un peu d'humour noir sur notre filière si fragile et particulière !" Iris Lecerf.

     

     


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